Athlète malgré son hémiplégie, Helliot Lamago-Poirrier a trouvé sa voie

Helliot Lamago-Poirrier, 16 ans, a remporté deux médailles d'argent lors des championnats de France d'athlétisme handisport disputés les 18 et 19 février avec Hérouville.

Helliot Lamago-Poirrier est déjà abonné aux médailles en athlétisme handisport. Ses spécialités sont le sprint (60 mètres, 100 mètres, 200 mètres) et le saut en longueur.
Helliot Lamago-Poirrier est déjà abonné aux médailles en athlétisme handisport. Ses spécialités sont le sprint (60 mètres, 100 mètres, 200 mètres) et le saut en longueur. ©Florent Perville
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C’est l’histoire d’une rencontre qui change une vie. Celle d’un ado et d’un sport. « Une belle histoire », aux yeux de la maman. Helliot Lamago-Poirrier, 16 ans, est né avec une hémiplégie du côté gauche. « Ça touche mon bras gauche, ma jambe gauche et mon cerveau droit, décrit-il. J’ai moins de force et moins de mobilité dans ma main gauche. J’ai aussi des difficultés scolaires. » Sportif depuis sa plus tendre enfance, le natif de Vendôme (Loire-et-Cher) licencié à Hérouville (Calvados) est aujourd’hui l’un des espoirs de l’athlétisme handisport français.

Il y a deux ans, ses parents étaient pourtant inquiets. « On ne savait pas ce qu’il allait faire… » Helliot était alors scolarisé au collège Henri Brunet, à Caen. Le soir, il dormait à l’internat de l’Institut d’éducation motrice (IEM) d’Hérouville Saint-Clair, où il poursuivait sa rééducation. Le jeune homme, fils unique, a quitté ses parents dès l’âge de 11 ans pour rejoindre la Normandie. « J’ai beaucoup pleuré, sourit sa mère. Mais il n’y a pas d’établissement pour les handicaps légers en Sarthe. C’était mieux ainsi. »

L’athlé, le déclic

L’athlétisme est arrivé bien plus tard, « un peu par hasard », aux dires de l’intéressé. Foot, judo, hip-hop… Helliot se cherchait. Quand Sébastien Lamotte, chargé de développement au Comité régional handisport de Normandie, a détecté son potentiel, il l’a orienté vers l’athlétisme. Helliot a aussitôt accroché.

Je voyais que j’avais des facilités et ça m’a plu. J’aime l’idée du dépassement de soi. Je suis toujours à fond.

Helliot Lamago-Poirrier

En septembre 2021, Helliot intègre le Sporting Club d’Hérouville. Six mois plus tard, il obtient l’argent au saut en longueur et le bronze sur 60 mètres aux championnats de France cadets. « Les médailles, le podium… On a vu notre fils bomber le torse. La confiance en soi, enfin ! » En mai, Helliot décroche une nouvelle breloque aux Gymnasiades, les Jeux olympiques scolaires, disputés à Caen. Sa classe le supporte, ses parents aussi. « Il nous a fait vivre un truc de fou ! »

Au CREPS de Bordeaux

Helliot Lamago-Poirrier ne s’est pas arrêté en si bon chemin. Après cinq ans à Caen, il a intégré le Centre fédéral handisport au CREPS de Bordeaux. Une étape majeure dans son développement, puisqu’il s’entraîne désormais quotidiennement. Le week-end des 18 et 19 février 2023, ses deuxièmes championnats de France en salle (U20) lui ont permis de conquérir l’argent à la longueur et sur 60 mètres. L’adolescent en a profité pour casser la barre des 8 seconds (7s98). 

C’est bien mais ce n’est pas suffisant. Il faut que ça descende encore. Je pensais faire mieux aussi à la longueur (5m06).

Helliot Lamago-Poirrier

Helliot a « le mental de sportif », aux dires de Linda, sa maman. Il est exigeant envers lui-même. « Il est très volontaire. Quand il veut quelque chose, il se donne tous les moyens de l’obtenir. Je suis épatée par sa détermination. » 

« On croit en lui »

Le Sarthois, dont les parents se sont installés au Mans durant sa petite enfance, a trouvé sa voie. Celle qui change tout chez un garçon de 15 ans. « Il est mis en avant, on croit en lui, tout le monde le pousse. » Dès lors, les rêves deviennent plus grands. Helliot Lamago-Poirrier vise les Jeux paralympiques. « On m’a dit que j’avais un niveau international. Ça peut m’emmener assez loin, quand même… » Paris 2024 risque d’arriver trop vite. Los Angeles 2028 devient un vrai objectif.

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On ne s’emballe pas. On y croit sans trop y croire. L’important, c’est qu’il s’amuse, qu’il prenne du plaisir. Il faut y aller par étape…

Linda, la maman d’Helliot

La licence de remerciement à Hérouville

« Sauvé » par des injections de botox pendant sept ans, et par le port d’une attelle qui a permis à son talon de toucher le sol, Helliot Lamago-Poirrier a commencé une nouvelle vie sur les tartans. Et sous le maillot d’Hérouville, si cher à son cœur. « Je suis resté au club cette saison pour les remercier de ce qu’ils ont fait pour moi. Ils m’ont beaucoup aidé, que ce soit pour le sport ou pour l’école. » Helliot, avec son investissement sans faille, le leur rend bien.

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